La réforme des cours philosophiques

FAPEO – Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel

Pierre SPEHL, Président de la FAPEO (1998-2002)

LE PACTE SCOLAIRE

Il fut un temps où, dans de nombreuses écoles officielles, le cours de morale laïque était suivi par tous les élèves, et il n’y avait pas de cours de religion.

Beaucoup parmi nous se souviendront avoir ressenti la mise en oeuvre du Pacte scolaire comme un incompréhensible recul de la laïcité : brusquement, il y a 40 ans, les classes furent divisées, et les matières les plus porteuses de sens et de débat furent dorénavant enseignées différemment et séparément aux enfants, selon l’appartenance philosophique ou religieuse de leurs parents. C’est ainsi que, du jour au lendemain, dans l’enseignement officiel, le principe du libre examen fut remplacé par celui de la prédestination.

Depuis lors, ces cours sont les seuls fixés par la loi à deux heures par semaine. Et comme si une loi ne suffisait pas à le verrouiller, ce système a été introduit dans la Constitution, en son article 24, §1, qui prescrit « Les écoles organisées par les pouvoirs publics offrent, jusqu’à la fin de l’obligation scolaire, le choix entre l’enseignement d’une des religions reconnues et celui de la morale non confessionnelle. »

Pourquoi l’enseignement organisé par les pouvoirs publics s’est-il vu imposer par la loi, puis par la Constitution, une telle ségrégation philosophique entre ses élèves, pourquoi ce recul de la laïcité ?

L’illusion que ce système aurait pu constituer le fondement d’une unification des réseaux en un seul réseau pluraliste n’y est probablement pas étrangère. La fermeté cléricale, selon le principe « ce qui est à nous, est à nous, et ce qui est à vous, est négociable », et la recherche du compromis à tout prix, ont fait le reste. Quarante ans ont passé, il est inutile d’épiloguer. Voyons plutôt ce qui a évolué et ce qu’aujourd’hui, il serait possible de faire.

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