Memorandum (01-2004)

(projet mis au point en réunion du CEDEP le mardi 20 janvier 2004)

A l’occasion des élections de juin 2004, le CEDEP présente les demandes suivantes au nom de ses membres :

· L’Association des Enseignants socialistes (AES),
· L’Association des Professeurs issus de l’ULB (APrBr),
· La Centrale générale des Services publics (CGSP) – Enseignement,
· Le Centre d’Action laïque (CAL),
· Le Centre d’Etudes Charles Rogier,
· Le Conseil des Pouvoirs organisateurs de l’Enseignement officiel neutre subventionné (CPEONS),
· La Fédération des Amis de la Morale laïque (FAML),
· La Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement officiel (FAPEO),
· La Ligue de l’Enseignement et de l’Education permanente (LEEP),
· Le Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP) – Enseignement.

1. Tout enfant doit avoir le droit de choisir librement ce qu’il fera de sa vie, ce qui implique que son éducation soit fonction de ses propres capacités, et non du niveau de revenus de ses parents.  Selon l’article 24 de la Constitution, « l’accès à l’enseignement est gratuit jusqu’à la fin de l’obligation scolaire ». Il en résulte que l’enseignement obligatoire doit être totalement à charge des Pouvoirs publics, et, dès lors, être soumis à des obligations et à un contrôle de la conformité à celles-ci. Pour le CEDEP, l’école obligatoire doit tendre vers la gratuité totale.

2. Pour améliorer le taux de réussite scolaire, actuellement anormalement bas, il faut un plan global établi et mis en œuvre en concertation avec les enseignants de terrain, sur la base d’un vrai débat démocratique, sans préjugés, constructif et ouvert à tous les partenaires du monde de l’éducation.

3. Il faut faire évoluer la pédagogie afin de conduire chaque élève, à son rythme propre, au niveau le plus élevé de ses potentialités, et créer pour tous les acteurs de l’enseignement des instruments concrets, souples et adaptés à ce but. Comme le dit notamment la loi finlandaise « l’éducation doit être organisée en coopération avec les familles afin que chaque élève reçoive l’instruction, les conseils et les soutiens qui correspondent à ses besoins spécifiques et à son niveau de développement ». Il en résulte que les enseignants doivent être pleinement responsables d’amener chaque enfant au maximum de ses possibilités et qu’ils doivent pouvoir disposer de tous les moyens nécessaires à cet effet.

4. Il faut revaloriser la profession d’enseignant, moralement et matériellement, afin de la rendre suffisamment attractive sur le marché de l’emploi, pour résorber à bref délai la pénurie d’enseignants, et reconstituer une réserve de candidats compétents, afin d’assurer la qualité du recrutement.

5. Il faut responsabiliser les acteurs, stabiliser les temporaires, moderniser les méthodes de gestion, améliorer l’organisation de la formation continuée pour les enseignants en général et les gestionnaires en particulier, développer le travail en équipe, l’esprit constructif, la participation de chacun à la motivation et à la réussite scolaire.

6. Il faut offrir un cadre de vie scolaire qui assure à tous les élèves et enseignants des conditions suffisantes de sécurité, de santé et de bien-être, un nombre raisonnable d’élèves par classe et des équipements adaptés aux besoins actuels.

7. La motivation au travail scolaire des enfants par leurs parents est notamment décisive dans la réussite des élèves. L’école doit aider les parents à concevoir et à exercer leur rôle dans l’accompagnement de la scolarité de leurs enfants. A cet effet, un véritable partenariat parents-école doit être mis en œuvre, auquel chacun participe en apportant ses compétences spécifiques dans le respect mutuel.

8. Il faut rendre l’école plus égalitaire, moins ouverte aux parcours d’élèves guidés par la recherche de la facilité. Il est plus que temps de sortir du système actuel de concurrence coûteux, inefficace et stérile entre écoles, tout en maintenant l’autonomie pédagogique qui favorise les initiatives locales.

9. Le CEDEP exige plus de cohérence dans le fonctionnement du système éducatif par le renforcement d’objectifs communs, l’évaluation des résultats, un meilleur pilotage du système, ainsi que l’unité au niveau de la gestion politique.

10. A l’heure où le monde politique évoque ouvertement le décloisonnement des réseaux, le CEDEP rappelle avec force la spécificité de l’enseignement officiel, et notamment « que toute collaboration entre écoles de réseaux différents ne pourrait s’envisager que dans un climat de confiance réciproque, ce qui suppose que les écoles libres avec lesquelles l’enseignement officiel serait susceptible de collaborer satisfassent à deux conditions :

a. la représentativité démocratique des Pouvoirs Organisateurs de ces écoles, c’est-à-dire que leurs membres soient élus pour des mandats à durée déterminée ;
b. le contrôle de leur gestion, et notamment de leurs comptes, par les mandataires publics. »

(communiqué de presse du CEDEP du 16 avril 2002)

11. Le CEDEP demande l’application effective de la neutralité telle que définie par le décret du 31 mars 1994 sur la neutralité de l’enseignement organisé par la Communauté française et celui du 9 décembre 2003 fixant les conditions de la neutralité dans l’enseignement officiel subventionné. Il demande en particulier des garanties concrètes quant aux modalités et au contenu de la formation mise en place dans le cadre de ce dernier décret afin d’assurer la stricte observance des caractéristiques de la neutralité du service public.

12. L’école publique a notamment pour mission de transmettre aux élèves de solides connaissances en matière de philosophie et d’étude comparée des religions, dans le respect des croyances de chacun.
Elle a aussi le devoir de mettre en avant ce qui rapproche et non ce qui divise, d’enseigner et de faire respecter la morale commune, celle des droits de l’homme.

ANNEXE : EDUQUER AUX VALEURS

(Ce texte est soumis à l’examen des membres du CEDEP en vue de pouvoir être finalisé à la prochaine réunion le mardi 17 février 2004 à 10 h au CAL )

 

Publié dans Documents, Système scolaire